jazzy.

Bonjour et merci d’accorder quelques minutes à notre magazine. Avant que l’on commence, simplement pour l’interview, pourriez vous me rappeler depuis combien de temps travaillez-vous pour l’Agence maintenant ?
La journaliste me toisait avec une lueur d'impatience dans les yeux, tandis que je mordillais avec véracité ma lèvre inférieure. Cette particularité qui faisait que je n'avais jamais éprouvé de jalousie à l'égard des mannequins est que ma place dans l'ombre ne m'avait jamais frustré, mais que lorsque j'étais mise involontairement en valeur, je perdais très vite de mon efficacité et ma timidité surgissait, car je détestais que l'on brise une part de mon intimité. J'oxygénai rapidement mes poumons afin d'être en mesure de m'exprimer pleinement et répondis rapidement à mon interlocutrice.
- Je crois être dans l'Agence depuis quatre ans.. Si mes souvenirs sont bons. Je voulais auparavant entré dans le domaine du cosmétique commerciale, mais il s'est avéré que je me suis révélée bien plus performante à l'oeuvre. Je ne donnerais ma place pour rien au monde.

Dîtes moi ce qui vous a poussé à rentrer dans ce milieu. Ce n’est pas le genre de carrière que l’on choisis par hasard.
- C'est vrai..C'est un milieu aussi très dur, très féroce. J'ai eu beaucoup de mal à m'intégrer dans ce monde. Il faut être performant, ne pas avoir de faille, juste se donner à fond sans se préoccuper des critiques qui ne te seront jamais constructives.. Mais je crois que dès mon plus jeune âge, je me suis sentie apte à entrer dans cette tornade. Je suis une femme plutôt déterminée, qui connaît très vite ses objectifs, et sais se mettre au travail. Lorsque Mindy m'a proposé le poste, je me suis sentie comme obligée d'accepter. Des occasions pareil, ça ne revient pas tous les jours. J'ai pris mon courage à deux mains, et je me suis lancée. Et je ne regrette pas. Le maquillage est un domaine qui me plaît pour sa créativité et son ouverture d'esprit. On peut faire passer un bon nombre d'émotion à travers des teintes claires, sombres, fruitées. Un visage sans couleur est un visage fade !

Entre nous, Mindy est elle vraiment à l'image de sa réputation ?
Nous en venions au sujet Mindy.. Et cette question me rendit presque hilare. La locution « Entre Nous » n'engageait guère la confidentialité de cette interview, et Dieu sait que je tenais bien trop à ce poste pour prendre des risques, mais je devais admettre que Mindy était une femme particulièrement belle qui excellait dans tous les domaines.
- Je pense que oui, et en toute sincérité, c'est une femme magnifique. Elle représente vraiment bien l'Agence, sélectionne les meilleurs mannequins, et entretient des relations assez conventionnels avec ses employés, de quoi nous faire gazer. On bénéficie de matériel de haut niveau, on travaille dans des locaux très bien aménagés, donc oui, Mindy est à la hauteur de sa réputation. Elle dit des choses, elles les fait.

Vous souvenez vous de la première fois que vous l'avez rencontrée ?
Comment oublier une rencontre avec Mindy.. Un regard dur, dans lequel on ressent la fierté qu'elle éprouve d'être arrivée à ce niveau, elle se voit sûrement comme la perfection dans toute sa splendeur, vêtue d'un tailleur particulièrement moulant, le plus souvent noir. Un maquillage qui fait ressortir ses yeux, un fond de teint dans les tons nacres. Je m'étais assise face à elle, silencieuse, presque prise d'une soumission sans égard. Son regard dessinait mes courbes, tous les détails qu'elle put apercevoir de ma silhouette et elle prit la parole. Une voix qui me déconcerta, tant elle était à la fois froide et rassurante. Peut-être était-ce un rituel de passage pour voir mes réactions, mes expressions.. et si je perdais le contrôle de mon objectif..
- Comment oublier une rencontre avec Mindy...Elle a cette présence que l'on ne peut réfuter et qui sait te remettre en place. Il y avait tout de même eu la peur des raisons pour lesquelles je me trouvais en ces lieux, elle devait m'annoncer si j'étais officiellement engagée dans l'Agence, et elle s'était révélée vraiment gentille à mon égard. Listant les qualités puis m'annonçant qu'elle me comptait à présent parmi les membres de l'équipe. Cette première rencontre fut un honneur, de par ses circonstances, et que Mindy Lane est une femme que l'on veut rencontrer qui que nous soyons.

Si je comprends bien, en entrant dans l'Agence vous avez dû vous installer à New-York ? Cela vous a t-il beaucoup changé de là où vous habitiez avant ?
- Oui, je suis originaire de la Californie, malgré mon teint de peau très clair. Et je dois avouer que New York est une ville des plus active, les taxis se succèdent, les trottoirs sont blindés. Tout le monde court, son café à la main, toujours un café bien noir et bien serré. Cest à la fois drôle, et très frustrant comme changement mais j'ai su m'y accommoder en peu de temps, après tout, les raisons de mon déménagement en valait la peine. New York porte très bien son nom, la ville qui ne dort jamais.. On peut s'amuser de jour comme de nuit, il y en a pour tous les goûts, dans tous les quartiers..

Venons en aux autres employés. Ne me dites pas que tout est toujours rose entre vous, je suis sûre qu'il doit y avoir quelques ... crêpages de chignon, je me trompe ?
Oh non, rien n'était bien rose ! Les spectateurs de chaque défilés ne s'imaginaient pas la zizanie qui se tramait dans les coulisses. L'excitation qui gisait dans les veines de l'équipe et rare étaient les moments où un employé ne pétait pas un plomb, et s'énervait pour un simple détail. Nous étions presque vingt quatre heures sur vingt quatre les un sur les autres, et comme tout individu normal, nous avions nos réactions, nos façons de faire pas toujours compatible, ainsi naissait des rivalités, et des tensions dans l'équipe durant presque des jours et des jours, mais cela finissaient toujours pas s'apaiser.. Sauf avec les plus coriaces.
- Avec sincérité, je dois vous avouer que les disputes ont une partie presque importante dans le job. Nous sommes tous différents, on ne réagit pas de la même manière face à une situation semblable, ce qui crée facilement des rivalités dans l'équipe, mais ça finit toujours par s'apaiser après quelques jours de tension, nous sommes une équipe plutôt soudée.

Est-ce la même chose entre vous et les mannequins ?
Nous et les mannequins...Nous ne pouvions guère dire que nous entretenions des relations à proprement parlé, car nous ne trouvions jamais pas le temps de meubler une réelle conversation tant le temps avec eux était restreint. Mais il arrivait que par moment, deux ou trois mannequins entament la discussion, surtout durant les premiers shoot pour des magazines renommés tel que Vogue, ou encore QG. Généralement, ils sont légèrement perdus, ce monde est tout nouveau pour eux, et en tant qu'habitué nous devenons une sorte de repère pour les mettre en confiance. C'est ainsi que j'avais fait la rencontre de Mavrik, un magnifique jeune homme à la vingtaine d'année, un physique avantageux, un sourire à en faire craquer plus d'une. Il ne passait guère inaperçu, et s'était révélé des plus sociables et sympathiques..
- Je ne peux pas dire que j'entretiens une relation avec les mannequins pour le peu de temps que j'accorde à chacun et la conversation est du à meubler avec la rapidité dont nous devons tous faire preuve, mais par moment, certains sont plutôt curieux, les p'tits nouveaux, en tant qu'habitué, nous membres de l'équipe, on est comme un point de repère, on les rassure.

Quel est le pire coup bas que quelqu'un vous ait fait ici ?
- Le pire coup bas.. Ce genre de pratique me sont rares à présent mais celui qui m'a le plus marqué est sûrement celui qui s'est déroulé durant mon premier jour dans l'équipe..

Spoiler:

Et votre meilleur souvenir ?
- Sans doute la promotion que m'a accordé Mindy dernièrement, augmentant mon salaire, m'élevant officiellement au stade de maquilleuse visagiste. Je me rappelle encore de cette journée comme ci c'était hier. Elle a comme changé ma vie, enfin surtout mes conditions de vies, car maintenant je peux me contenter de bien plus qu'un petit studio miteux..

Spoiler:

Très bien, merci beaucoup. Je pense que j'ai ce qu'il me faut et que nous en avons finit. Bonne continuation, au revoir.
- Presque soulagée que l'interview soit enfin finie, j'esquissai un sourire bien plus jovial qu'il ne le laissait paraître, et remerciai la journaliste avant de partir calmement afin de me remettre au travail. Je sentis le regard de cette dernière me suivre jusqu'à qu'elle ne puisse plus m'apercevoir. Je soupirai calmement, et m'emparai du fond de teint, vérifiant malgré tout qu'on ne s'était pas amusé à me faire un coup tordu et reprenais l'engrenage qui me plaisait tant.