Agnes Calista Legall ♦

Bonjour et merci d’accorder quelques minutes à notre magazine. Avant que l’on commence, simplement pour l’interview, pourriez vous me rappeler depuis combien de temps travaillez-vous pour l’Agence maintenant ?
Bonjour. Et bien cela va faire un an maintenant. Si je voulais être très prise je vous dirais un an et deux mois mais j’imagine que ce n’est pas très important.

Dîtes moi ce qui vous a poussé à devenir mannequin. Ce n’est pas le genre de carrière que l’on choisi par hasard.
Et bien, comme vous devez sûrement le savoir, je suis française d’origine. Je suis née à Paris même, la capitale de la mode. C’est un peu comme si le destin m’avait poussé dans le milieu. Je sais bien que tous les parisiens ne finissent pas top model, et je dois dire que je ne pensais pas arriver jusque là moi-même. La mode m’a toujours attiré, j’ai toujours rêvé des « runways » mais j’ai voulu privilégier mes études avant tout. Ma passion dure depuis toujours mais on mon vrai premier pas a été lorsque je suis arrivée à Providence et que j’ai commencé à poser pour une marque de l’Etat.
J’ai l’impression que je m’égare de votre question. Pour vous répondre, je dirais que je me suis poussée moi-même dans le milieu, à l’aide de mon amour premier pour la mode et de mes parents qui m’ont soutenu.

Entre nous, Mindy est elle vraiment à l'image de sa réputation ?
C’est étrange mais c’est une question que l’on me pose beaucoup. Je ne sais pas si à chaque fois les gens s’attendent à ce que l’on dise du mal d’elle … ? En tout cas c’est une personne pour qui j’ai énormément d’estime et de respect. Certes elle peut être très autoritaire, exigeante, se mettre dans des états pas possible, mais elle fait son boulot. Mindy doit gérer dix-neuf mannequins, tout une équipe et se préoccuper de maintenir l’agence au top niveau, on ne peut pas lui en vouloir ! En plus de ca, c’est elle qui m’a permis d’être ici aujourd’hui … Agnes ne pouvait pas s’empêcher de rigoler intérieurement en pensant aux surnoms que la Boss recevait tous les jours. Les mannequins se faisaient un malin plaisir de la descendre et la critiquer. Mais ils n’en restait pas moins qu’au fond, elle avait beaucoup de respect pour la directrice.

Vous souvenez vous de la première fois que vous l'avez rencontrée ?
Je ne pense pas que c’est un jour que l’on puisse oublier dans sa vie de mannequin de The Agency. Mindy Lane est très impressionnante. Vous le savez avant de la rencontrer, mais quand le moment arrive, c’est encore plus fou que vous ne l’imaginiez. Je me souviens très bien : c’était à New-York, dans le hall de l’agence. J’étais venu de Providence exprès pour essayer de percer réellement dans le milieu, et The Agency était mon premier point sur la carte. C’était l’endroit où je voulais absolument tenter ma chance. Je venais de passer la porte donc, et je voulais savoir où me rendre pour que quelqu’un voit mon portfolio. Je n’avais aucune idée que Mindy était à quelques mètres de moi. La secrétaire a pris mon book et a profité que Mindy était juste à ses côtés pour le lui tendre. Sur le coup, j’avoue avoir été un peu impressionné, mais je ne me suis pas démonté, j’ai tendu la main vers elle pour me présenter et nous sommes montées jusque dans son bureau. Pour être honnête elle a été assez froide, et peu bavarde, mais avec le recul je pense que c’était une façon de me tester. Après quelques minutes elle m’a fait sortir sans me faire savoir si l’entretient que nous avions eu c’était bien ou mal passé. J’ai récupéré mon book, fermé la porte derrière moi, et une fois dans l’ascenseur pour redescendre j’avais un appel de la directrice pour me demander quand je serais libre pour un photoshoot d’essaie. Je suis immédiatement remontée pour la remercier et panifier cet essaie.

Si je comprends bien, en entrant dans l'Agence vous avez dû vous installer à New-York, dans la Résidence Opale ? Cela vous a t-il beaucoup changé de là où vous habitiez avant ?
Et bien New-York c’était un peu mon rêve de gamine ! La ville m’a beaucoup changé de ma ville d’origine, c’est sûr. Ayant toujours vécu à Paris, en France, les Etats-Unis c’était … le rêve comme je viens de le dire. J’y vivais déjà depuis un an, mais un peut dire que NYC a été l’aboutissement ! En fait j’ai été accepté à l’université de Brown, à Providence, mais vous connaissez Providence et il va s’en dire qu’entre les deux villes : il y a du changement !

Venons en aux autres mannequins. Ne me dites pas que tout est toujours rose entre vous, je suis sûre qu'il doit y avoir quelques ... crêpages de chignon, je me trompe ?
Lorsque vous débarquez dans la Résidence, tous les visages sont tournés vers vous. On est la petite nouvelle, celle qui est susceptible de vous piquer des contrats, des défilés … c’est certain qu’il faut un peu de temps avant de se sentir à l’aise. J’ai eu la chance d’arriver au même moment que , et comme nous étions tous les deux dans la même situation on a pu se serrer les coudes. En dehors de ca, je dois dire qu’on s’entend tous plutôt bien. Chacun à son caractère mais il n’y a jamais eu de « crêpage de chignon » comme vous dîtes, qui en vaille un grand souvenir. Encore une fois, Agnes se retenait de lever les yeux au ciel et révéler la vérité vraie. Certains top model ne pouvaient pas se supporter, il y avait plus de tensions qu’on ne voulait bien le croire, et contrairement à ce qu’elle venait d’affirmer, les crêpages de chignons étaient presque quotidien. Mais elle ne pouvait pas se permettre de tout avouer pour une interview. Le monde de la mode devait rester tel qu’il était : un monde de rêve, idyllique, et parfait … vu de l’extérieur.

Quel est le pire coup pas que quelqu'un vous ait fait ici ?
La jeune femme ravala sa salive car une bêtise avait failli lui échapper. Son expression de visage avait d’ailleurs dû changer pendant un quart de seconde, mais ce genre d’histoire ne pouvaient pas se permettrent d’être dévoilés. Elle simula une petite toue, attrapa sa bouteille d’eau et se servit deux gorgée.
Je n’aime pas vraiment que vous appeliez ca des coups bas, on dirait que vous voulez d’avance que l’on se déteste entre nous. Or c’est faux, je vous assure que nous nous entendons tous très bien ! Il y a eu quelques « omissions » mais vous savez, ce monde est sans pitié et nous avons énormément de pression sur les épaule. Il est normal que parfois certains d’entre nous commettent des erreurs.
Des coups bas, il y en avait eu, et il y en aurait encore. Des faux rendez-vous, à de fausses adresses, un somnifère dans le café du matin … parfois bien pathétiques. Mais le pire de tous, Agnes n’allait certainement pas le révéler. Elle faisait déjà tout pour éviter que l’on mentionne, maintenant elle n’avait pas besoin qu’on le révèle publiquement !

Et votre meilleur souvenir ?
Des meilleurs souvenirs il y en a plus d’un ! Ne serait-ce que le jour où j’ai appris que j’entrais à la Résidence Opale restera mémorable ! Mon premier défilé, le premier photoshoot pour Burbuerry, la première fois que vous apprenez qu’une marque vous demande vous, explicitement … Ce métier n’est fait que de poussées d’adrénaline, et c’est d’ailleurs pour ca que je l’adore.

Très bien, merci beaucoup. Je pense que j'ai ce qu'il me faut et que nous en avons finit. Bonne continuation, au revoir.
Je vous en prie. Bonne journée. Large sourire, attitude décontractée, Agnes avait même pensé à amener deux barres de kit&kat qu’elle avait ouvert et déguster pendant la deuxième moitié de l’interview. Quelque chose qu’elle avait fait très naturellement mais qui ne l’était bien sûr pas. Tout avait été préparé, car bien sûr, la journaliste se souviendrait de ce mannequin, Agnes C. Legaall, qui n’hésitait pas manger deux barres chocolatés en casse-croûte. Tout pour faire taire les rumeurs d’anorexie …